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Speech of Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance

Déclaration du parti Sadi du Mali au Congrès International du 14 octobre 2022

Depuis plusieurs décennies, le monde entier fait face à une crise profonde du système capitaliste mondiale laquelle s’est caractérisée par une concurrence impitoyable entre les puissances pour se trouver des débouchées, sécuriser leurs voies d’approvisionnement, maintenir les pays sous-développés dans la dépendance, tout en contrôlant leurs ressources minières et stratégiques, leurs économies et leur société.
Engagé dans le combat contre la domination coloniale et impérialiste, notre Parti, le Parti Solidarité Africaine pour la démocratie et l’indépendance se bat depuis plus de deux décennies pour aider notre peuple à s’organiser, à reprendre l’initiative historique et à poser les fondements d’une réflexion critique dont la finalité est de mettre fin à la domination néocoloniale, au terrorisme qui nous est imposé depuis plus d’une décennie et qui menace notre existence en tant que nation.
C’est en cela que nous nous réjouissons de notre présence à la Rencontre internationale du 14 octobre à Paris qui vise à créer une plate-forme mondiale anti-impérialiste.
Notre parti fait partie intégrante du mouvement mondial de la paix, un mouvement anti-impérialiste qui se situe dans la mouvance historique de la Conférence de Bandung de 1955.
Cette conférence marquait une volonté nouvelle de reconstruire un système mondial nouveau fondé sur la reconnaissance des droits des nations jusque-là dominées. Ce droit au développement constituait le fondement de la mondialisation de l’époque, mise en œuvre dans un cadre multipolaire négocié, imposé à l’impérialisme qui n’avait aucune marge de manœuvre et qui était obligé de s’ajuster à cette nouvelle donne qualitative.
Partout les peuples africains se sont engagés aux premières heures de leur indépendance, dans des projets de transformations politiques, économiques et sociales sous la direction de ses fils illustres comme Kwame N’Krumah du Ghana, Modibo Keita du Mali, Ahmed Sékou Touré de la Guinée, Gamal Abdel Nasser d’Égypte, Ahmed Ben Bella d’Algérie, Julius Nyerere de Tanzanie.
Leurs initiatives historiques trouveront un écho favorable au sein des mouvements de libération nationale ou Partis d’avant-garde qu’ils ont créés où inspire comme :

  • L’Union Soudanaise-RDA ;
  • Le Parti Démocratique de Guinée (PDG-RDA)
  • Le Chama-Cha Mapinduzi en Tanzanie
  • Le P.A.I.G.C : Parti Africain de l’Indépendance de la Guinée Bissao et du Cap-Vert ;
  • Le Mouvement Populaire pour l’Indépendance de l’Angola ;
  • L’African National Congress (ANC) en Afrique du Sud ;
  • Le Mouvement de libération en Rhodésie du Sud (Zanu-PF);
  • La Swapo (Organisation des Peuples d’Afrique du Sud-Ouest) de Sam Nujoma ;

La Conférence de Bandung a permis d’établir un pont entre l’Afrique et l’Amérique Latine.
C’est le lieu pour moi de rendre un vibrant hommage au Marocain Mehdi Ben Barka qui fut l’un des acteurs de ce rapprochement.
Après la Conférence de Bandung, l’Afrique et l’Asie ont créé en 1957, l’Organisation de Solidarité des Peuples d’Afrique et d’Asie (OSPAA) laquelle s’est élargie par la suite à l’Amérique latine avec l’entrée de Cuba et de l’ensemble des pays des Caraïbes. C’est ainsi qu’a eu lieu à la Havane en janvier 1966, la conférence fondatrice de la Tricontinentale. Elle avait pour objectifs de réaffirmer et de défendre les objectifs de départ à savoir :

  • L’aide aux mouvements de libération nationale ;
  • L’intensification des luttes, y compris armées, sur les trois (3) continents ;
  • Le soutien politique à la révolution cubaine soumise à un blocus des Etats-Unis ;
  • La liquidation des bases militaires étrangères ;
  • L’opposition aux armes nucléaires, à l’apartheid et à la ségrégation raciale.

Aujourd’hui, nous devons récupérer cette marche historique à cette conférence du 14 octobre de Paris, Parce que la situation internationale est d’une extrême gravité.

Le monde est au bord d’une confrontation militaire dont la responsabilité première incombe aux États-Unis et à ses alliés européens.

La guerre entre la Russie et l’Ukraine plonge le monde dans l’incertitude. Une crise économique, énergétique et financière sans précédent secoue l’Europe, les États-Unis et elle a des répercussions dramatiques sur le continent africain déjà en proie à des crises politiques, institutionnelles et sécuritaires dramatiques avec son lot de famine, de sécheresse, de vagues migratoires.
La lutte contre le terrorisme avec la détérioration de la situation sécuritaire au Sahel sous l’effet de l’intervention militaire occidentale en Libye en 2011 est loin d’être gagnée.

Le rôle de la France dans la région, sa présence militaire au Mali sont vivement critiquée. Par ailleurs, et les conditions politiques posées par les accords d’Alger ont conduit le Mali dans l’impasse. Notre pays le Mali est placé sous tutelle de la communauté internationale à travers un contrôle multiforme au plan politique et institutionnel. Ce contrôle s’exerce à l’aide de plusieurs moyens :

a) Les pressions économiques à travers les Politiques d’Ajustement Structurel qui nous ont insérés dans le système capitaliste mondial sous la férule du capital financier mondialisé ;
b) La privation de l’État de ses prérogatives en matière de politiques budgétaire, fiscale, monétaire, sociale (santé, éducation, eau potable, sécurité alimentaire, etc.) ;
c) Le démantèlement du secteur public productif (sociétés et entreprises d’État), liquidation des secteurs stratégiques ;
d) Le chômage massif, misère, famine, émigration
e) La confiscation des revenus de l’État pour rembourser la dette extérieure, au détriment de la production pour les besoins internes (notamment l’autosuffisance alimentaire), de l’éducation, de la santé, du renforcement de l’outil de défense et sécurité ;
f) Le pillage massif et organisé des ressources minières et naturelles du pays par les sociétés multinationales en complicité avec les élites dirigeantes corrompues qui détiennent des positions dominantes dans l’appareil d’État ;
g) La domination idéologique et scientifique à travers l’imposition de la « pensée unique » par les gouvernants, les grands médias, les « experts », les « spécialistes » et les élites des pays européens et occidentaux. Cette pensée unique vise à nous empêcher de développer notre propre pensée, d’acquérir un esprit critique scientifique, d’avoir notre propre narration du monde et d’avoir les outils scientifiques pour appréhender le monde global actuel. Ces puissances impérialistes et néocoloniales veulent nous imposer leurs seuls choix de politiques économiques, de société et de vie, en nous les présentant comme immuables.

Notre parti s’engage à la réalisation de la plate-forme anti-impérialiste, condition indispensable à la réalisation de son programme politique à savoir :

  • Construire un Etat nouveau, fort, débarrassé de l’héritage colonial et qui joue le rôle de concepteur et de maitre d’œuvre des politiques de développement économique et social, capable de préserver les équilibres écologiques, et réaliser un développement rationnel, durable des ressources naturelles, humaines (un schéma d’aménagement du territoire national intégrant les activités du secteur agricole, celles des industries et des compagnies minières, prévoyant la production de paysages et d’espaces pour les besoins d’épanouissement socio-culturels des hommes);
  • Restaurer la souveraineté de l’Etat malien sur l’ensemble du territoire national et dans la gestion des affaires publiques au Mali ;
  • Mettre fin aux ingérence extérieures, à l’occupation étrangère
  • Mettre fin au pillage massif et systématique des ressources minières par les sociétés multinationales à travers un code minier plus profitable aux maliens ;
  • Réviser l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger afin de l’adapter à la Constitution du Mali et d’éviter l’éclatement de l’Etat unitaire du Mali ;
  • Adopter un modèle de développement autonome ;
  • Récupérer les secteurs stratégiques privatisés.

    Je ne saurai terminer sans lancer un cri de cœur à nos camarades progressistes à travers le monde pour dénoncer l’usurpation du pouvoir au Mali par les militaires et la cabale contre le président de mon parti Dr Oumar Mariko contraint à l’exil tout en espérant que cette nouvelle internationale ne sera pas une de trop car nos luttes ont plus que besoin de convergence et solidarité véritable dans tous les domaines.

Declaration of the Sadi party of Mali at the International Congress of October 14, 2022

For several decades, the whole world has been facing a deep crisis of the global capitalist system which has been characterized by ruthless competition between the powers to find outlets, to secure their supply routes, to keep the underdeveloped countries in the dependence, while controlling their mineral and strategic resources, their economies and their society.
Engaged in the fight against colonial and imperialist domination, our Party, the African Solidarity Party for Democracy and Independence has been fighting for more than two decades to help our people to organize themselves, to regain the historic initiative and to pose the foundations of a critical reflection whose purpose is to put an end to neocolonial domination, to the terrorism which has been imposed on us for more than a decade and which threatens our existence as a nation.
This is why we welcome our presence at the International Meeting of October 14 in Paris, which aims to create a global anti-imperialist platform.
Our party is an integral part of the world peace movement, an anti-imperialist movement which is part of the historic movement of the Bandung Conference of 1955.
This conference marked a new desire to rebuild a new world system based on the recognition of the rights of nations hitherto dominated. This right to development constituted the foundation of the globalization of the time, implemented in a negotiated multipolar framework, imposed on imperialism which had no room for maneuver and which was obliged to adjust to this new qualitative situation.
Everywhere the African peoples engaged in the first hours of their independence, in projects of political, economic and social transformations under the direction of his illustrious sons like Kwame N’Krumah of Ghana, Modibo Keita of Mali, Ahmed Sékou Touré of Guinea, Gamal Abdel Nasser from Egypt, Ahmed Ben Bella from Algeria, Julius Nyerere from Tanzania.
Their historic initiatives will find a favorable echo within the national liberation movements or vanguard parties they have created or inspired such as:

  • The Sudanese Union-RDA;
  • The Democratic Party of Guinea (PDG-RDA)
  • The Chama-Cha Mapinduzi in Tanzania
  • The P.A.I.G.C: African Party for the Independence of Guinea-Bissau and Cape Verde;
  • The Popular Movement for the Independence of Angola;
  • The African National Congress (ANC) in South Africa;
  • The Southern Rhodesia Liberation Movement (Zanu-PF);
  • The Swapo (People’s Organization of South West Africa) of Sam Nujoma;

The Bandung Conference made it possible to establish a bridge between Africa and Latin America.
This is the place for me to pay a vibrant tribute to the Moroccan Mehdi Ben Barka who was one of the actors of this rapprochement.

After the Bandung Conference, Africa and Asia created in 1957, the Solidarity Organization of the Peoples of Africa and Asia (OSPAA) which later expanded to Latin America with the entry of Cuba and all of the Caribbean countries. This is how the founding conference of the Tricontinental took place in Havana in January 1966. Its objectives were to reaffirm and defend the initial objectives, namely:

  • Aid to national liberation movements;
  • The intensification of struggles, including armed struggles, on the three (3) continents;
  • Political support for the Cuban revolution subject to a blockade by the United States;
  • The liquidation of foreign military bases;
  • Opposition to nuclear weapons, apartheid and racial segregation.

Today, we must recover this historic march at this October 14 conference in Paris, because the international situation is extremely serious.
The world is on the brink of a military confrontation, the primary responsibility for which lies with the United States and its European allies.
The war between Russia and Ukraine plunges the world into uncertainty. An unprecedented economic, energy and financial crisis is shaking Europe and the United States and is having dramatic repercussions on the African continent, which is already plagued by dramatic political, institutional and security crises with its share of famine, drought, migratory waves.
The fight against terrorism with the deterioration of the security situation in the Sahel as a result of the Western military intervention in Libya in 2011 is far from over.
The role of France in the region, its military presence in Mali are strongly criticized. Moreover, the political conditions set by the Algiers agreements have led Mali to an impasse. Our country Mali is placed under the supervision of the international community through a multiform control at the political and institutional level.

This control is exercised using several means:

a) The economic pressures through the Structural Adjustment Policies that have inserted us into the global capitalist system under the rule of globalized finance capital;
b) The deprivation of the State of its prerogatives in terms of budgetary, fiscal, monetary and social policies (health, education, drinking water, food security, etc.);
c) The dismantling of the productive public sector (state companies and enterprises), liquidation of strategic sectors;
d) Massive unemployment, misery, famine, emigration
e) The confiscation of State revenues to repay the foreign debt, to the detriment of production for internal needs (in particular food self-sufficiency), education, health, the strengthening of the defense tool and security;
f) The massive and organized looting of the country’s mineral and natural resources by multinational corporations in complicity with the corrupt ruling elites who hold dominant positions in the state apparatus;
g) The ideological and scientific domination through the imposition of the “unique thought” by the rulers, the big media, the “experts”, the “specialists” and the elites of European and Western countries. This single thought aims to prevent us from developing our own thought, from acquiring a scientific critical mind, from having our own narrative of the world and from having the scientific tools to apprehend the current global world. These imperialist and neocolonial powers want to impose on us their only choices of economic policies, of society and of life, by presenting them to us as immutable.

Our party is committed to the realization of the anti-imperialist platform, an essential condition for the realization of its political program, namely:
Build a new, strong State, rid of the colonial heritage and which plays the role of designer and project manager of economic and social development policies, capable of preserving ecological balances, and achieving rational, sustainable development of natural and human resources (a national land-use planning scheme integrating the activities of the agricultural sector, those of industries and mining companies, providing for the production of landscapes and spaces for the socio-cultural development needs of men);

  • Restore the sovereignty of the Malian State over the entire national territory and in the management of public affairs in Mali;
  • Put an end to external interference, foreign occupation
  • Put an end to the massive and systematic looting of mining resources by multinational companies through a mining code that is more profitable for Malians;
  • Revise the Agreement for Peace and Reconciliation resulting from the Algiers process in order to adapt it to the Constitution of Mali and to avoid the break-up of the unitary State of Mali;
  • Adopt an autonomous development model;
  • Recover the privatized strategic sectors.

    I cannot end without launching a cry from the heart to our progressive comrades throughout the world to denounce the usurpation of power in Mali by the military and the cabal against the president of my party Dr Oumar Mariko forced into exile while hoping that this new international will not be one too many because our struggles have more than need for convergence and true solidarity in all areas.

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