L’impérialisme est la phase monopoliste du capitalisme industriel, la fusion du capital bancaire avec le capital industriel dominé par une oligarchie mondiale. Les anciens empires ont cherché à contrôler les zones agraires, puis les ressources minérales pendant l’ère coloniale. Après la Seconde Guerre mondiale, le capital a connu une expansion rapide en localisant la production industrielle dans les pays à bas salaires. D’énormes profits sont réalisés grâce à l’hyperexploitation. Cependant, cette accumulation rapide dans les puissances impériales occidentales et au Japon après la Seconde Guerre mondiale a créé une inégalité généralisée. Avec elle, les puissances ont mis en place des contrôles migratoires sans précédent, et la pression des travailleurs des zones exploitées à bas salaires s’accroît. En bref, l’impérialisme industriel et financier d’aujourd’hui a produit une grande inégalité, non seulement entre les nations exploitées et les nations exploitantes, mais aussi au sein des pouvoirs eux-mêmes, où les oligarchies contrôlent de plus en plus les monopoles transnationaux. Cette inégalité a entraîné une vague de mécontentement, qui a été exploitée par la droite populiste, et des gouvernements populistes de droite tels que celui de Trump aux États-Unis et le mouvement BREXIT au Royaume-Uni ont vu le jour.
L’impérialisme financier d’aujourd’hui est fondé sur la foi en l’idéologie libérale. Les marchés ouverts, la libre circulation des capitaux, l’accès aux ressources en Asie, en Amérique latine et en Afrique par le capital transnational nécessitent une base libérale pour les soutenir. Ainsi, la principale action pour consolider les pouvoirs actuels, pour maintenir leur pouvoir, passe par l’expansion de l’idéologie libérale occidentale.
C’est ainsi que ces États impérialistes ont entretenu au sein de leurs nations l’idée d’un impérialisme libéral bienveillant. Les gouvernements de Bill Clinton et de Barak Obama justifient les actions visant à imposer l’idéologie libérale à d’autres nations. La guerre contre le terrorisme, la lutte pour les droits de l’homme, la démocratie, est la justification d’interventions violentes et armées dans différentes régions de la planète, Irak, Afghanistan, Libye, Syrie, Honduras, Venezuela. Les frontières de ce qu’ils appellent l’Europe libérale où démocratique sont également élargis, même au prix de la sécurité régionale.
Ainsi, l’OTAN, une organisation militaire multilatérale, créée pendant la guerre froide comme moyen de lutte contre l’Union soviétique, est maintenue par les pays atlantistes même après la fin de la guerre froide, non plus comme une arme contre l’Union soviétique mais comme une institution pour l’expansion violente de ce que ces pays considèrent comme un hégémonisme bienveillant de l’idéologie libérale.
Dans les années 1990, l’administration Clinton aux États-Unis a encouragé l’expansion de l’OTAN. Profiter du moment “unipolaire” qui a suivi l’effondrement de l’Union soviétique. L’expansion militaire suscite des craintes en Russie, qui continue de considérer l’organisation atlantiste comme une arme contre elle. Ainsi, après la Seconde Guerre mondiale, des conflits guerriers sont apparus. Le Kosovo en 1999, l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, la Syrie et les coups d’État comme au Honduras et au Venezuela. Tous ces conflits ont impliqué le recours à la violence et ont été justifiés par l’idéologie d’une hégémonie libérale bienveillante.
L’insistance à maintenir l’OTAN, même après la fin de la guerre froide, à engendré la violence en Europe, et a mené des actions militaires au-delà des frontières européennes et menace de les mener dans la région asiatique. Tout cela prouve que le caractère actuel de cette organisation atlantiste est celui de l’expansion de l’idéologie libérale qui sous-tend l’impérialisme moderne.
En 2008, le projet libéral est confronté à une crise grave, cette crise produit à nouveau une augmentation généralisée des inégalités et pousses au radicalisme politique, Trump, Brexit. La crise de 2008 s’étend jusqu’en 2019-2022. La montée du capital financier monopolistique déclenche une crise du capital industriel. Les pénuries de ressources naturelles, d’énergie, l’inflation croissante, pourraient être considérées comme faisant partie de la crise financière de 2008.
L’impérialisme moderne a répondu à cette crise par une nouvelle expansion, ainsi, depuis 2014, il poursuit son expansion vers les frontières de la Russie avec le coup d’État en Ukraine, et la violation subséquente des accords de Kiev. Cette expansion a déclenché des craintes légitimes en matière de sécurité en Russie.
La crise mondiale actuelle, qui est multidimensionnelle – sécurité, énergie, finances, climat – trouve son origine dans l’expansion violente de l’impérialisme libéral et dans la persistance des États-Unis à maintenir un ordre unipolaire.
Les risques pour la sécurité mondiale créés par l’impérialisme se reflètent également dans les tensions en Asie de l’Est avec l’escalade de la rhétorique de confrontation entre les États-Unis et la Chine.
Le Venezuela, et avec lui toute l’Amérique latine, n’échappe pas à cette dynamique de violence et d’expansion de l’impérialisme. En 20XX, les États-Unis incorporent la Colombie, où ils maintiennent des contingents militaires en tant que partenaire de l’OTAN, dans ce qui constitue une intervention de l’organisation atlantiste en Amérique latine. Au cours de la période 2013-2022, le Venezuela a fait l’objet de sanctions de la part du capital financier international. Le pays a été encerclé financièrement, principalement son industrie pétrolière. Les mouvements intérieurs pro-américains ont été soutenus et un gouvernement parallèle a été reconnu. Mais aussi en 2020, des actions militaires ont été menées avec des mercenaires venus du territoire colombien dans le but de déstabiliser le Venezuela et d’assassiner les autorités légitimement constituées.
Le Venezuela a su réduire les effets de l’attaque de l’impérialisme, en se basant sur sa vision multicentrique et pluri-polaire des relations internationales, que nous considérons comme la plus stable pour la sécurité et le développement mondial. En interne, nous avons renforcé le rôle du pouvoir populaire ou communautaire. Les conseils communaux et les conseils de travailleurs ont permis de faire face aux graves difficultés du blocus économique pendant la période 2013-2020.
La détermination du peuple vénézuélien est également ancrée dans une culture bolivarienne anticoloniale et anti-impérialiste, et plus récemment nous pouvons dire caviste. L’histoire du Venezuela, et de l’Amérique latine, a été forgée dans la lutte anti-impérialiste, et sous la doctrine bolivarienne nous concevons notre région, l’Amérique latine et les Caraïbes, comme une puissance. Cette doctrine bolivarienne crée sans aucun doute du ressentiment et des réactions dans l’idéologie hégémonique libérale. Les conflits ont existé entre les grandes puissances et l’Amérique latine, et ils continueront à exister.
Afin de garantir le développement souverain de notre peuple, le défi que nous devons relever face à l’impérialisme, sous ses différentes formes – militaire, financière, culturelle – est le renforcement du pouvoir populaire. Mais dans le cadre d’un conflit mondial, ce pouvoir populaire doit également renforcer ses relations internationales avec les mouvements populaires mondiaux, non seulement par la solidarité mais aussi par une coopération efficace, dans des domaines de développement tels que la technologie, l’agriculture, le logement, l’industrie et la culture.
Telles sont les contributions que nous pouvons offrir de notre petite nation, qui, il y a 200 ans, a affronté et vaincu la plus grande puissance impériale de l’époque, l’Empire espagnol, et qui, aujourd’hui, avance face aux attaques de l’Empire américain. Multilatéralisme, pouvoir populaire et socialisme.